La famille Raveniaud

Du 9 septembre 2015 au 29 février 2016, la vitrine "Un homme, un objet, une histoire" était consacrée à la famille Raveniaud et sa correspondance.

 

 

La famille Raveniaud

La famille, composée de six frères et trois sœurs, vit dans la région de Blanzy en Saône-et-Loire. Tous les hommes de cette famille participent, au travers de parcours différents à la Grande Guerre. Deux portraits se détachent : celui de Justin (l'aîné) boulanger pour l'armée et celui de Jules, amputé d'un bras et prisonnier de guerre.

 

Justin (Jacques dit) né le 3 février 1874 à Saint-Eusèbe est marié à Marie Villedieu ; ils tiennent une boulangerie à Pontanevaux (La Chapelle Guinchay) avant la guerre. Du 2 août 1914 au 20 février 1917, il intègre plusieurs sections de commis et ouvriers d'administration (COA) : sous l'autorité de l'intendance, ce personnel militaire est dispensé de combat. Puis il bénéficie d'un sursis d'appel jusqu'en 1918. Démobilisé le 22 janvier 1919, il retourne à Pontanevaux pour gérer le restaurant "A la gare".

 

Jules (Jacques Jules) est né le 28 novembre 1888 à Blanzy et épouse Marthe Pariaud. Dans un premier temps, intégré à une section de COA, il part en instruction en mai 1916, puis intègre le 69e RI mais également le 27e RI.

Blessé le 6 mai 1917 vers Laon, il doit être amputé du bras gauche. Prisonnier en Allemagne à Stramerlager Saarbrucher, il est rapatrié le 14 décembre 1918 et réformé de manière définitive. Il obtient une médaille militaire le 28 novembre 1919.

 

Les cartes postales : un trésor de mémoire familiale

Le début du 20e siècle, marque l'âge d'or de la carte postale : la production passe en effet de 100.000 exemplaires en 1910 à 800.000 en 1920. Pendant la guerre, la carte répond aux besoins du public et de la propagande. On évalue à environ 20.000 le nombre de modèles diffusés. La variété graphique est de mise : photographies in situ, prises sur le front, photomontages, dessins, caricatures...

Pour le soldat, l'écriture répond à plusieurs nécessités : rassurer sur son sort, obtenir des nouvelles des autres et améliorer son quotidien matériel (argent, nourriture vêtements).

 

La correspondance de la famille Raveniaud témoigne de cette vitalité postale. De multiples thèmes se dégagent de l'étude de cette correspondance, en particulier entre Justin et son épouse, Marie :

 

- Le lien familial subsiste entre l'arrière et le front grâce aux nouvelles transmises par les cartes postales,

- Elle véhicule également les diverses inquiétudes des soldats sur la charge de travail des épouses ou sur leur moyen de subsistances,

- Les soldats signalent leurs besoins afin d'obtenir certains biens grâce aux colis envoyés de l'arrière,

Parfois, la carte postale véhicule le manque de l'autre mais aussi les suspicions suscités par la séparation,

- Enfin, l'ennui, le cafard ou les idées noires y sont souvent présentes.

 

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